Par mes projets, je suis régulièrement amené à passer d’une langue à une autre pour rédiger des supports de communication. Je vous partage mes astuces pour réaliser une traduction adaptée à votre public et surtout à sa manière de parler.
1. Fuyez la traduction littérale
L’ennemi N°1 d’une traduction de qualité ! En traduisant littéralement, vous êtes certain de remplir votre texte de faux amis et d’incohérences. Pensez directement dans la langue de destination. Quand vous traduisez, appropriez-vous le texte, comprenez le message que les parties prenantes doivent recevoir et comment elles doivent le recevoir.
Puis n'hésitez pas à vous écarter du texte source, à le réécrire avec des références culturelles propres à la langue de destination. Votre public cible néerlandophone n’est pas forcément familier avec des codes francophones mais a besoin de repères connus pour saisir votre message.
Ce n’est qu’à la fin, en vous relisant, que vous vous assurez que le fond du message est le même en mettant les textes côte-à-côte.
2. Veillez aux expressions et aux subtilités de chaque langue
Si certaines expressions ont leur pendant littéral d’une langue à l’autre (“Uitzonderingen bevestigen de regel” se traduit « C’est l’exception qui confirme la règle »), ce n’est pas le cas pour toutes. Loin de là. Ici aussi, évitez une traduction mot à mot.
“Hij heeft het achter de ellebogen”. On pourrait penser que cette expression néerlandaise signifie « En garder sous le coude » pour économiser quelque chose en vue d’un usage futur. Or, elle renvoie à une personne sournoise qui agit dans le dos de quelqu’un… Rien à voir donc.
Quand vous traduisez une expression, cherchez-en la signification dans la langue d’origine et cherchez si une expression voulant dire la même chose existe dans la langue de destination. Si ce n’est pas le cas, reformulez simplement.
3. Soyez attentif au contexte et aux détails
De même, le contexte d’une phrase influence aussi le sens d’un mot. « Aanpakken » pouvant signifier ou bien « Lutter » ou bien « Traiter » selon la phrase dans laquelle il est indiqué.
Pour être sûr d’être resté fidèle au message source, mettez les deux textes côte-à-côte et vérifiez que chaque mot, chaque expression, chaque tournure de phrase correspond au contexte d’origine pour ne pas passer à côté du message désiré.
4. Conservez le tone of voice
Si la cohérence est de mise sur le fond, elle doit aussi l'être sur la forme. Assurez-vous de conserver le ton et le style du texte source dans votre traduction. Un impondérable pour que votre message soit aussi compris que reçu et qu'il ait le même impact dans chaque langue. Il n'est donc pas question d'adopter un style familier dans une langue et plus formel dans une autre. Mais veillez également aux us et coutumes de chaque langue pour vous adresser de manière adéquate à vos publics.
5. Rédigez un lexique dans les deux langues
Tout projet a son jargon. Qu’il s’agisse de techniques de chantier, de lieux-dits ou de catégories de parties prenantes, vous devez employer les mêmes termes dans toutes vos communications. Pour éviter des incohérences d’un support à l’autre, constituez-vous un lexique. Compilez l’ensemble des termes propres à votre projet et indiquez la traduction correspondante, utilisée et approuvée par votre client.
6. Méfiez-vous des outils de traduction en ligne
Comme Chat GPT et d’autres outils d’intelligence artificielle peuvent vous aider dans votre travail de communication, de nombreux traducteurs en ligne peuvent vous faciliter la tâche. Mais restez critique par rapport au contenu que les traducteurs automatiques proposent. Par manque de temps, on peut parfois être tenté de copier-coller une traduction automatique.
Or, ces outils ne savent pas tout. Il leur manque le contexte de votre traduction, le jargon propre à votre projet. Sans compter qu’eux aussi peuvent être paresseux et se contenter d’une traduction littérale… s’ils ne saisissent pas le sens d’une expression.
La traduction est donc un exercice à part entière. Ce n’est pas que récupérer le contenu d’une langue et le transposer dans une autre. Vous devez veiller aux subtilités et à pratiquement réécrire le texte directement dans la langue de destination… sans perdre de vue le message qui doit être transmis.
Par Louis-Paul Eggen, Communications Advisor chez Connect