De bons processus participatifs ou dialogues avec l’environnement regorgent de dilemmes délicats. Découvrez ci-dessous nos 5 conseils pratiques concernant le dilemme "Esquissez-vous un rêve ou répandez-vous de la m**de ?". Vous trouverez également la réaction et un bon plan de Guido Rijnja, expert en communication. Découvrez ici sa réflexion complète à ce sujet.

5 conseils tirés de notre pratique quotidienne

Enfonçons une porte ouverte. Déguiser ou embellir la réalité, cela se retournera contre vous à long terme. L’honnêteté reste la meilleure approche. Si des maisons se trouvent à proximité d’un parc éolien à construire, ne tentez pas de les cacher sur la maquette ou sur les plans. La vérité finira toujours par apparaître. La population se sentira trompée, tandis que les points de vue et les relations se tendront. Pour les points sensibles, vous pouvez essayer de chercher des solutions et des compromis dans une ambiance d’ouverture et de confiance mutuelle. Il est très difficile de rétablir la confiance, car une rupture est synonyme de projet sans soutien et de procédures à rallonge. Mais comment s’y prendre ? Nous vous livrons quelques conseils tirés de notre pratique quotidienne.

1. Informez sur le contenu et le processus

Il n’y a pas seulement la perspective qui est importante. Le chemin qui y mène l’est tout autant. Dans un processus participatif, le processus est aussi important que le contenu. Si vos projets ne trouvent aucun soutien, c’est plus souvent dû à un mauvais procédé qu’à un mauvais contenu. Il arrive, au début, que les parties prenantes ne soient pas opposées aux plans, mais qu’elles se retournent contre le projet car se sentant ignorées ou incomprises. Communiquez donc de manière continue, augmentez le rythme de communication au fil de l’avancement du projet, insistez toujours sur les raisons et l’urgence du projet, tout en mettant aussi en évidence le chemin jusqu’à la ligne d’arrivée.

2. Finissez-en avec la mentalité "Nous – Ils" : laissez les voix contraires s’exprimer

Si l’opposition n’a aucun espace d’expression dans le processus de participation, elle en trouvera en dehors et les opposants à votre projet se tourneront vers la presse, mettront sur pied des pétitions, des manifestations et s’adresseront directement au conseil communal. Ne négligez pas les voix contraires. Accordez-leur plutôt un espace d’expression. Invitez les comités d’action pour dialoguer, impliquez les opposants dans le groupe de réflexion, offrez au(x) critique(s) le(s) plus acerbe(s) une place à votre table. Mais que cela ne soit pas un artefact ou un tour de passe-passe, faites le sérieusement. Écoutez vraiment leurs objections et leurs idées.

3. Reconnaissez les émotions

Les préoccupations concernant les parcs éoliens, les digues, les quartiers résidentiels sont trop facilement rejetées sous prétexte d’une réaction typique NIMBY : Not In My BackYard (Pas au fond de mon jardin). Mais en rejetant immédiatement toute opinion contraire sous prétexte qu’elles proviennent de citoyens aigris en désaccord avec le progrès et voulant faire passer leur petit intérêt personnel au détriment de l’intérêt commun, vous n’allez faire qu’empirer les choses. Ils se sentiraient incompris et se retrancheraient alors davantage, avec pour conséquence une solution plus éloignée que jamais. Il est important de reconnaître que les réactions à des développements majeurs ne sont pas uniquement rationnelles. D’abord, et surtout, sont-elles émotionnelles, d’autant plus après que l’impact de ces développements a été rendu public. Si les interventions touchent un environnement familier, comme une habitation ou un quartier, la population aura plus souvent tendance à réagir émotionnellement. Ne négligez pas ces réactions. Considérez-les avec sérieux et essayez de les canaliser, sans les laisser percoler dans le quartier. L’histoire, la résistance et l’incertitude ne feraient que grandir.

4. Définissez les règles du jeu pour la participation

Écoutez-vous les uns les autres. Posez des questions. N’intervenez pas au nom d’un autre. Elles peuvent sembler évidentes mais cela ne fera de mal à personne de lister une nouvelle fois clairement et sans ambiguïté les règles du jeu de la participation. L’intention n’est pas que les voix les plus fortes supplantent les autres parties prenantes. Chacune est pertinente et, en tant que professionnel, vous devez établir un cadre qui permettra à toutes ces opinions, aussi diverses soient-elles, d’être entendues. Vous permettant alors de gagner du crédit et de la compréhension.

5. Une réussite ou un échec liés aux attentes

En dressant des plans réalistes, vous vous donnez l’occasion de dépasser la barre fixée. Combien de projets échouent-ils car les attentes n’ont pas été satisfaites ?

 

Conseil de l’expert en communication Guido Rijnja : vous savez comment agir dans des dilemmes et aimez les casse-tête

"Je suis à chaque fois frappé par ce qui se passe chez un professionnel lorsqu’il réalise une prestation du tonnerre, appelons ainsi notre travail. Comment parvient-on à la décision de savoir ce qui est juste ? Il existe plusieurs 'leviers' pour faire face aux dilemmes. En voici un : observez ce que l’autre désire car en étant opposé à quelque chose, on est forcément en faveur d’autre chose."

Guido Rijnja a rédigé une réflexion élargie sur le dilemme de participation : "Esquissez-vous un rêve ou répandez-vous de la m**de ?", et sur les dilemmes de manière générale. Découvrez son blog ici.


  

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