De bons processus participatifs ou dialogues avec l’environnement regorgent de dilemmes délicats. Dans ce blog, l’expert en communication Guido Rijnja présente une réflexion élargie sur le dilemme de participation "Esquissez-vous un rêve ou répandez-vous de la m**de ?", et sur les dilemmes de manière générale. Découvrez ici ce dilemme.

Pourquoi la lecture de ce blog me fait-elle penser à Mart Smeets ? Voyez ce cycliste à peine remis d’une prestation du tonnerre à qui on demande : "Qu’est-ce qui vous prend ?" La question revient d’ailleurs à chaque fois que j’entends ou lis comment gérer les dilemmes de la meilleure manière. Je suis à chaque fois frappé par ce qui se passe chez un professionnel au moment d’une super prestation, appelons ainsi notre travail. Car le choix d’esquisser un rêve ou de répandre immédiatement de la me*** n’est pas qu’une question de contenu. La dimension personnelle est beaucoup plus prégnante : comment parvient-on à la décision de savoir ce qui est juste ?

J’ai fait des recherches à ce sujet et, en 2012, j’ai obtenu mon doctorat avec une thèse dans laquelle je me suis penché sur ce que l’on peut appeler les leviers personnels pour aborder une question délicate, un problème, un dilemme… appelez cela comme vous voulez. Voir www.genietenvanweerstand.nl; le titre ("Profiter de la résistance") reflète la conclusion. Dans la pratique, j’ai vu de plus en plus de gens aborder ce dilemme comme un jeu. Ils ne se sont pas contentés de le juger sympa (quelque chose qui se produit dans la tête), mais ils y prennent du plaisir. Soit quelque chose qui est plus intense, qui se situe dans le cœur et les tripes. Comme Aristote l’aurait pensé, ce sont le pathos et l’ethos qui font leur travail, avant le logos.

Quels sont donc les leviers qui permettent de faire face, avec plaisir, à un dilemme ? J’en ai trouvé six : j’en développerai trois ici, vous pouvez consulter les trois autres sur le site Internet. J’espère qu’ils vous aideront dans vos réflexions. Le premier levier concerne votre vision du travail. Je l’ai appris de Richard Sennett, entre autres, qui a écrit ce fabuleux livre "De Ambachtsman" ("L’Artisan"). Certaines personnes ont un emploi, une carrière, une vocation, écrit-il, et puis, il y a celles qui ont une vocation pour vivre de dilemmes. Ce qui est corroboré par des études du marché du travail : une raison importante pour aller travailler dans l’administration veut que l’on soit friand de problèmes. Bien sûr, vous souhaitez les résoudre mais cela commence par l’envie de faire face à des énigmes.

Deuxième levier : le soutien social. J’ai une fois discuté avec Job Cohen, l’ancien bourgmestre d’Amsterdam, sur les motivations des administrateurs et des fonctionnaires à ne pas reculer face à l’inconfort, il m’a répondu : "Soyez prêt !". Et il l’a répété trois ou quatre fois pour appuyer sur le concept. Lorsque je lui ai posé la question de Mart Smeets, il a nommé les personnes qui vous entourent à la maison et, surtout, les collègues : sont-ils conscients de la manière dont vous pesez le pour et le contre, et parlent-ils à temps si vous remettez à plus tard ? Cela peut aussi être une secrétaire, des personnes qui vous voient.

Savoir comment les choses fonctionnent est mon troisième atout professionnel. En tant que fonctionnaire, cela fait toute la différence si vous comprenez les dirigeants politiques. Et vice-versa : voyez-vous ce que l’autre personne recherche ? "Quelqu’un qui est opposé à quelque chose est également en faveur de quelque chose", ai-je appris du philosophe Emmanuel Levinas. Ainsi, je vois parfois des consultants en communication soupirer lorsque "leur" conseiller communal cherche des succès à court terme et souhaite apparaître dans le journal. Est-ce efficace ? Oui, toujours, car un politique doit être visible et joignable. C’est une valeur en soi.

Nous ne pouvons pas éviter la confrontation avec les dilemmes en travaillant pour ou au sein d’un gouvernement. Les autorités sont là pour cela et ceux qui agissent dans la pénurie sont constamment confrontés à des considérations. Il est préférable d’en profiter et il est amusant de découvrir comment cela fonctionne pour vous-mêmes et les personnes qui vous entourent. À La Haye, j’ai baptisé ce phénomène “la logique du dilemme”, soit l’art de découvrir “un passage” en se trouvant face à un dilemme, mais qui révèle plus souvent un désir plus profond. Mais parlons-en une autre fois !

Guido Rijnja est consultant en communication gouvernementale au service d’information du Gouvernement néerlandais.

Découvrez ici le deuxième dilemme de participation : "Partir d’une feuille blanche ou avec un plan de projet sous le bras ?"


  

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